Etre libertine …

C’est une interrogation qui me vient souvent. Au gré de mes humeurs, de mes gros et petits soucis, de mes rencontres, des choses que je peux lire ici ou là, la question surgit dans mon esprit, et plus particulièrement : « suis-je libertine? » …

J’ai déjà évoqué les philosophies dites libertines, épicurienne et hédoniste (même si certains me répondront, puristes, que seul Epicure était philosophe).

Le libertin, tel qu’on le concevait au 17ème siècle, était avant tout un penseur, noble ou en tout cas aisé, et qui défiait l’église en proposant une approche de la Vie rationnelle et non religieuse. Des hommes des Lumières, cartésiens, qui pensaient le monde avec des lois matérielles, physiques.
Cette position contre l’Eglise entraînât une application de cette pensée à la morale, ne reconnaissant pas à cette dernière le droit d’imposer ses règles dans quelque domaine que ce soit.

C’est ainsi qu’est né ce qu’on nomme aujourd’hui Libertinage : l’affranchissement des règles de morale strictes édictées par l’Eglise, et par la société en général. Liberté donc de vivre comme on le souhaite, et particulièrement sa vie amoureuse et sexuelle.

De cette idée, perdure aujourd’hui l’idée de jouissance sans contraintes autres que celles que l’on se fixe à soi même, si tant est qu’on le fasse.

D’où la question que je me pose  : suis je libertine, et si oui dans quel sens ?

Je ne défie pas les institutions, et bien que je n’accorde aujourd’hui à aucune le droit de me dicter ma conduite personnelle et la façon de gérer ma vie intime, cela n’a pas toujours été le cas. Comme beaucoup, dans ma « jeunesse », j’ai suivi la norme sociale  : se poser, se marier, faire des enfants, acheter une maison, avoir des chats et une belle voiture … voilà … c’était fait. Et après ?

Certains s’épanouissent ainsi, et j’en suis ravie, enchantée même. Mais cela ne me correspond pas … plus.

Alors, qu’est ce qu’être libertin de nos jours ?

Jusqu’à l’arrivée d’internet, être libertin était surtout être échangiste. Seuls les couples étaient considérés comme libertins, et c’est une croyance qui perdure. Le fait de transgresser les normes du couple, de partager son conjoint, faisait que les célibataires étaient au mieux des « accessoires » … et puis les démarches demandaient du temps, de l’énergie, beaucoup d’échecs pour quelques rendez-vous qui pouvaient aboutir à de belles aventures. Les clubs se disaient « échangistes » et non libertins, une nuance qui en dit beaucoup.

Internet a changé la donne. Les contacts sont facilités, les possibilités plus rapides et plus nombreuses, les échecs vite remplacés.

Et a ouvert les portes de ce monde à des novices, des curieux, des libertins en devenir … ou pas.

Libertine, pour moi, est avant tout façon d’envisager le monde : découverte des autres et de soi même, ouverture d’esprit, tolérance, bienveillance même …

Ensuite, c’est une façon de penser la sexualité, non pas comme un accessoire du couple, mais comme un moyen de se connecter aux autres. Ce n’est pas la seule, bien entendu, mais elle a une part importante dans ma vie.

Alors, à cette question, qui pour chacun aura une définition différente, ma réponse est …

Oui … je suis libertine

Photo by L’ocean de la vie

Note : 1 sur 5.

Trop … ou juste …

Je suis trop …

Trop sensible, trop impulsive mais aussi trop peureuse, trop émotive, trop attachée, trop démonstrative, trop crédule, trop dans le don, trop dans le besoin d’attention, trop … trop … trop …

Trop tellement de choses, parce que je me sens si petite et insignifiante à côté … une ombre parfois, que l’on remarque à peine … celle que l’on oublie, ou à laquelle on repense parfois mais vaguement ; celle qui attend beaucoup parce qu’elle a l’impression de beaucoup donner, mais reçoit si peu à ce qu’elle croit.

Trop blessée, trop blessante parfois. Trop vite vexée, trop écorchée.

Déverser ce trop plein quelque part, poser ce « trop insignifiante » au bord de la route, regarder le ici et maintenant, en choisissant de ne pas trop en faire …

Enlever ce « trop » et le remplacer par « juste » … juste sensible, juste impulsive et un peu peureuse, juste démonstrative, juste émotive et attachée.

Parce que le trop est de trop. Changer le regard, après tout pourquoi trop, alors que certains disent
« jamais assez » … si ce qui est « juste » pour moi l’est trop pour d’autres, est ce moi le souci, ou l’inadéquation entre leur trop et mon juste ?

Sans cesse me remettre en question, mais parfois me posant les mauvaises questions : ce n’est pas par rapport aux autres que je dois ajuster, mais par rapport à moi, et si certaines choses sont trop pour certains, et bien tant pis.

Je peux évoluer, grandir, guérir, mais pas changer celle que je suis au fond, pour une qui conviendrait plus, qui serait … moins moi et plus une autre …

Qu’on me prenne comme je suis, comme j’évolue, mais pas comme on voudrait que je sois, je ne peux plus.

Photo by @Loceandelavie (instagram)

Note : 1 sur 5.