Il y a encore quelques temps (pas beaucoup, vraiment), se promener sur des sites « féminins » et lire les rubriques sexo renvoyait systématiquement à un dénominateur commun : le couple.
Comme s’il était nécessaire, pour publier un article grand public, que cette caution soit là pour garantir que « ouhlala » non, on ne parle pas de gaudriole, ou de pratiques dévoyées, on pense ça à l’échelle du couple, cette valeur sûre et indispensable dans notre société, caution d’une certaine idée de la morale.
Je suis ravie de voir que les choses changent. Les articles sont moins « couple-centrés », plus systématiquement hétérosexuels (quoi que, plus souvent lesbiens que gays, mais peut-être est-ce réservé aux sites masculins?), et les plaisirs solitaires font les beaux jours des comparatifs de jouets.
Même si cette notion de couple se retrouve encore beaucoup trop dans tout ce qui va être audio visuel, la tendance est à plus de liberté, d’inclusion, d’exploration d’autres formes de relations.
Cependant, il reste encore quelques points à revoir sur pas mal de copies : non, le libertinage n’est pas qu’une question de couple, chers rédacteurs. Non, les relations hétérosexuelles ne doivent pas être l’approche systématique de vos articles, oui, se faire plaisir seul.e fait partie de la sexualité, et oui, la curiosité et l’ouverture d’esprit aideront vos écrits à être de plus en plus adaptés à l’époque dans laquelle nous vivons.
Attention, cela ne veut absolument pas dire que le couple est mort, qu’il est « mauvais » ou qu’il doit être démantelé, oublié, relégué au placard des vieilleries inutiles.
Non, cela veut juste dire que cette forme de relation n’est pas la seule existante et possible. Que ce soit en sexualité ou en relations amoureuses, il y a autant de possibilités que l’imagination et la confiance entre partenaires peut envisager : sans exclure la possibilité d’être très bien tout.e seul.e, à deux, à trois, en liberté, en confiance, en partage ou pas, s’épanouir devient alors une exploration qui commence par soi et s’ouvre aux autres.
« Sky is the limit » disent les anglophones, et encore, ce n’est qu’un palier. Il n’y a pas de limite à ce que l’on peut imaginer, pas de cases à remplir, pas de codes sociaux à respecter. En amour, comme en sexe, seule la connexion compte. Le reste n’est que projection de ses propres limites.