De la liberté …

Dans ma relation, je suis la seule réellement libre de contraintes.

Pas de compagnon avec qui composer, pas d’amant attitré avec qui me partager.

Je ne dis pas que c’est mieux ou moins bien. Juste que cela m’apporte un regard et un ressenti différent.

Bien sûr qu’il faut être attentif à l’autre. Bien sûr qu’il faut savoir prendre le temps avec ceux qui nous sont chers. J’ai mes enfants, ma famille, mes amis, mon travail, des points d’attention différents qui permettent un équilibre.

Mais je n’ai aucune chaîne. Pas même le bout d’une petite corde pour me retenir.

J’ai envie d’envoyer un message je le fais. J’ai envie de voir quelqu’un je le fais. J’ai envie de sortir, de prendre du temps, je le fais.

Je ne sais pas si c’est le summum de la liberté. Mais ce que j’ai me va très bien. Me va de mieux en mieux.

Qu’il est simple d’être en accord avec soi.

Je ne dis pas que je ne veux pas de liens. Bien au contraire je veux nouer des liens, aimer et être aimée, partager.

Mais à ma façon. Pas dans des règles qui m’obligeraient à devoir brider certains traits ou restreindre certaines libertés pour ménager l’autre.

Que l’envie sincère soit toujours le moteur de nos actes ensemble et pas une convention. Que le désir nous guide et pas une sorte de carnet de route.

Que l’amour soit donné sans conditions et reçu comme tel.

Nous faisons nos choix. Pas forcément celui de qui nous allons aimer, mais de la façon dont nous allons nous aimer. De ce que nous sommes prêts à laisser de côté et ce que nous ne pouvons pas abandonner au risque de ne plus être nous mêmes, mais la projection de ce que l’autre attends de nous.

Libre d’aimer en restant libre.

Pas simple à faire accepter. Pas même quand on prône l’amour libre, les amours plurielles comme dit Françoise Rey.

Aimer … une question d’énergies …

L’amour

L’amour courtois, l’amour bourgeois, l’amour passionnel, l’amour doux et délicieux, l’amour sauvage, l’amour partageur ou exclusif, l’amour des siens, l’amour des autres.

Il y a tellement de façons d’aimer que l’on ne sait pas toujours comment se positionner.

Il y a le premier, celui qui nous construit, l’amour de ses parents (ou son absence parfois), cette forme d’amour un peu primitif et très tactile, qui passe par des regards, des rires, des caresses, des papouilles, des chatouilles et des baisers dévoreurs.

Il y a celui de sa famille au sens plus large : frères et sœurs, oncles, tantes, grand parents et cousinades. Il est fluctuant, au gré des affinités et des sensibilités, il va il vient.

Vient ensuite l’amour d’enfance, quand on rencontre les premières personnes extérieures à notre cercle. La confrontation avec d’autres êtres, d’autres univers, qui préfigure ce que sera notre quête tout au long de notre vie.

Une envie de contact, de partage, avec son lot de jalousies enfantines, de chamailleries, de disputes, aussitôt résolues dans un jeu. L’innocence qui ne demande rien de plus que de l’attention et de la présence, simplement.

Et puis on nous apprends que l’amour, c’est une histoire de couple, un homme et une femme, ou deux hommes ou deux femmes, mais toujours en duo. C’est la norme, et surtout comment on peut aimer plusieurs personnes en même temps ? Impossible !!!! Il faut se concentrer sur une seule, c’est ainsi, lui donner notre exclusivité, sinon ce n’est pas de l’amour.

Et qu’il faut perpétuer le cycle, en ayant à son tour des enfants à qui transmettre cet amour, et ainsi ad vitaem eternam …

Mais alors, que fait-on de toutes les formes d’amour que l’on a expérimenté avant ? On peut aimer ses parents, sa famille, ses amis, mais attention, pour le reste c’est très différent. !!

Oui … et non …

C’est différent, en effet, mais il n’y a pas de carcan à l’amour, il n’y a pas de règle qui doive s’imposer. Aimer doit être naturel, simple, sans contraintes, sans jugements, sans possession.

Nous ne possédons pas nos enfants, et pourtant nous les aimons, et savons qu’ils partiront, et aimeront à leur tour, mais que cela ne changera pas la qualité de l’amour qu’ils nous portent.

Pourquoi, dans une relation amoureuse, ce serait différent ? Cet amour là est il si particulier et différent qu’il demande une attention totale concentrée uniquement sur l’être aimé ? Alors que fait-on de sa famille, de ses amis, de ses autres que l’on aime aussi ?

Ah oui mais c’est pas pareil ? Oui mais en quoi ???

J’aime … mes parents, avec leurs défauts et leurs qualités, ma famille, avec ses distances et ses rapprochements, mes enfants, inconditionnellement, même quand ils me rendent chèvre.

J’aime la vie, j’aime les gens en général, et certaines personnes en particulier.

J’aime de tout mon cœur, et pourtant je ne comprends pas pourquoi je ne pourrais pas aimer plusieurs personnes à la fois … pourquoi je ne devrais me consacrer qu’à une seule personne.

Nous sommes faits d’énergie, c’est une réalité scientifique. Cette énergie circule entre nous, avec ses attirances et ses répulsions, et elle nous relie aux personnes qui nous sont « semblables » en énergie.

Ces flux d’énergie, c’est peut être ça l’amour, des courants plus forts, des affinités plus intenses entre plusieurs énergies … leur niveau d’intensité nous dicte notre façon de nous attacher.

C’est ce que je crois, mais ce que je crois aussi c’est que ces énergies ne sont pas automatiquement exclusives.

Cela arrive : une connexion telle entre deux énergies, deux personnes, qu’il reste peu de place pour d’autres énergies, juste celles « périphériques » familiales et amicales, moins intenses mais tout aussi solides. Ce qu’on appelle des amoureux fous, des âmes sœurs, dont les vagues d’énergie qu’ils projettent affectent les autres.

Mais je crois que, la plupart du temps, notre énergie est faite pour circuler, pour se nouer à d’autres, pour se nourrir et nourrir les autres en même temps. Lui procurant force et vigueur.

Ceux qui refusent ces contacts s’étiolent, leur solitude  empêchant leur énergie de se connecter et de s’enrichir.

J’aime. Simplement, parce que les énergies qui circulent avec certaines personnes sont si fortes que je ne peux pas faire autrement. Et tout ce qui fait briller leur énergie fait briller la mienne, parce qu’ils sont heureux, et que la propagation de se bonheur me touche.

En ce moment … deux énergies brillent plus fortement que les autres dans ma petite galaxie, même s’il y en a beaucoup qui brillent … ces deux énergies, ces deux êtres, me nourrissent comme j’espère les nourrir, me remplissent de joie et d’amour, me rendent heureuse simplement parce qu’elles le sont. Tout ce qui fait leur plaisir, leur bonheur, ,  ce que ce soit avec ou sans moi.

Je ne me sens pas diminuée parce qu’elles trouvent d’autres énergies ailleurs, au contraire, cela m’enrichit.

Je ne voudrais surtout pas brider leurs élans, sous prétexte que je les aime, pour m’accaparer leur énergie et leur temps. Ce serait intense au début … sans doute. Mais au fil du temps, cela pourrait imploser, parce que l’énergie doit circuler pour s’enrichir …

Vous me direz que je suis bien métaphysique et je que je tourne autour du pot. Soit … je trouve l’image des énergies si parlante que je l’exploite à fond, et vous livre ma réflexion au fil de l’eau.

J’aime deux hommes, qui s’aiment également, et qui aiment d’autres personnes comme moi j’en aime d’autres. Une sorte de cœur à trois, que nous partageons naturellement entre nous mais avec les autres aussi. Un triskel, tourné à la fois vers l’extérieur avec ses 3 boucles mais relié en son centre.

Voilà comment je les aime. Voilà comment je veux qu’ils s’aiment, et qu’ils soient aimés. Libres de donner et de recevoir de toute personne dont l’énergie leur est bénéfique. Libres de m’aimer mais d’aimer les autres.

Voilà comment j’aime …

Peut être un jour trouverais-je moi aussi cette âme sœur, cette énergie si compatible avec la mienne que tout semblera complet. Peut être … mais ne pas aimer en attendant que cela arrive, ça jamais …