Fidélité ou Loyauté ? Du bon choix des mots

Ces deux mots ont des définitions très proches, mais chacun a son bagage historique et ses subtilités, qui peuvent faire la différence quand on les utilise.

Voici comment ils se définissent dans les principaux dictionnaires :

  • Fidélité : exactitude, sincérité, dévouement, honnêteté, véracité, attachement, constance, loyauté
  • Loyauté : droiture, bonne foi, fair-play, franchise, honnêteté, probité – fidélité, dévouement

Beaucoup de similarités. Mais l’histoire, la société leur ont donné des sens quelque peu différents.

La Fidélité (avec un grand F) s’emploie surtout dans les relations pour signifier une préférence, un attachement … et de manière plus intense une appartenance exclusive. Un héritage de plus de 2000 ans, oserais-je dire un dictat patriarcal, qui pèse (et j’utilise le mot sciemment) sur tous et enlève toute possibilité de choix.

Vous aurez compris que je me méfie de ce mot, de tout ce qu’on y insuffle comme contrainte, comme obligation, comme renoncement. On le brandit à tout va, on l’utilise même de nos jours pour raisons commerciales.

Il est pourtant beau quand on lui ajoute « à soi même », il devient doux, libre, voire libérateur. Il signifie se respecter assez pour être honnête et sincère avec soi même.

La Loyauté elle, ramène (dans mon esprit en tout cas) à une ère de chevalerie, de probité et d’honnêteté, d’être toujours là quelles que soient les circonstances. Pas d’attaches, juste un dévouement à l’intégrité et au bonheur de ceux auxquels on la donne.

Des subtilités de langages, sans doute, mais la charge historique et sociale des mots est importante, elle imprime à la fois son état d’esprit, sa façon de voir le monde et pose les intentions.

J’aime beaucoup cette bague traditionnelle irlandaise, le claddagh, qui s’offre à la fois entre amoureux mais également entre amis, et dont les symboles représentent l’amitié (les mains), l’amour (le coeur) et la loyauté (la couronne).

Alors, Fidélité ou Loyauté ? Chacun fera son choix, leur donnera sa propre signification en fonction de son histoire, de son vécu, de sa culture.

Pour ma part, j’applique la Fidélité à moi même et la Loyauté à ceux que j’aime. Cela n’a pas toujours été le cas. Le chemin pour arriver à définir correctement mes intentions a été long, semé d’embûches, parsemé de douleurs, mais au final, il a permis de clarifier ce qui était important pour moi.

Cela vaut la peine de se poser la question, non ?

Sexualité et Couple : une fatalité?

Il y a encore quelques temps (pas beaucoup, vraiment), se promener sur des sites « féminins » et lire les rubriques sexo renvoyait systématiquement à un dénominateur commun : le couple.

Comme s’il était nécessaire, pour publier un article grand public, que cette caution soit là pour garantir que « ouhlala » non, on ne parle pas de gaudriole, ou de pratiques dévoyées, on pense ça à l’échelle du couple, cette valeur sûre et indispensable dans notre société, caution d’une certaine idée de la morale.

Je suis ravie de voir que les choses changent. Les articles sont moins « couple-centrés », plus systématiquement hétérosexuels (quoi que, plus souvent lesbiens que gays, mais peut-être est-ce réservé aux sites masculins?), et les plaisirs solitaires font les beaux jours des comparatifs de jouets.

Même si cette notion de couple se retrouve encore beaucoup trop dans tout ce qui va être audio visuel, la tendance est à plus de liberté, d’inclusion, d’exploration d’autres formes de relations.

Cependant, il reste encore quelques points à revoir sur pas mal de copies : non, le libertinage n’est pas qu’une question de couple, chers rédacteurs. Non, les relations hétérosexuelles ne doivent pas être l’approche systématique de vos articles, oui, se faire plaisir seul.e fait partie de la sexualité, et oui, la curiosité et l’ouverture d’esprit aideront vos écrits à être de plus en plus adaptés à l’époque dans laquelle nous vivons.

Attention, cela ne veut absolument pas dire que le couple est mort, qu’il est « mauvais » ou qu’il doit être démantelé, oublié, relégué au placard des vieilleries inutiles.

Non, cela veut juste dire que cette forme de relation n’est pas la seule existante et possible. Que ce soit en sexualité ou en relations amoureuses, il y a autant de possibilités que l’imagination et la confiance entre partenaires peut envisager : sans exclure la possibilité d’être très bien tout.e seul.e, à deux, à trois, en liberté, en confiance, en partage ou pas, s’épanouir devient alors une exploration qui commence par soi et s’ouvre aux autres.

« Sky is the limit » disent les anglophones, et encore, ce n’est qu’un palier. Il n’y a pas de limite à ce que l’on peut imaginer, pas de cases à remplir, pas de codes sociaux à respecter. En amour, comme en sexe, seule la connexion compte. Le reste n’est que projection de ses propres limites.

Peut on trouver l’amour dans le libertinage ?

C’est une question que beaucoup de célibataires, femmes comme hommes (mais bien souvent plus les femmes – conditionnement ?), se posent après un certain temps passé dans le « milieu ».

C’est une question que je me pose aussi.

Et la réponse est sans doute : pas plus, pas moins qu’ailleurs.

L’avantage du monde libertin est qu’il peut permettre d’exprimer pleinement sa liberté, d’être le plus soi possible. Ce qui est aussi son inconvénient : cette liberté, en amour, n’est pas forcément facile à conserver, en tout cas sous cette même forme.

On y croise beaucoup de couples, qui ont construit leur histoire avant de se lancer, ont solidifié leurs bases pour vivre quelque chose d’exceptionnel. On y croise aussi ceux qui ont voulu croire que le libertinage était cette pincée de folie qui manquait à leur couple, et qui s’y sont bien souvent brûlé les ailes, le passage du fantasme à la réalité pouvant creuser les failles d’une relation un peu bancale.

Alors, qu’est ce qui fait que l’on voit fleurir tant de recherches de compagnes/compagnons de vie dans le libertinage ? Cette envie de partager avec quelqu’un cette liberté acquise, pour laquelle on a parfois lutté. Et la quasi certitude que ce ne sera pas dans le monde « moldu » comme on l’appelle souvent, que l’on pourra trouver chaussure à son pied.

Compliqué d’expliquer à un.e adepte de l’exclusivité sa façon de fonctionner, de faire comprendre que la liberté ne veut pas dire que tout est permis, mais que tout est possible, tout est envisageable à partir du moment où l’on se fait confiance.

Il y a aussi des écueils dans le monde libertin. La mise en commun de deux libertés différentes, l’idée que, parce que la rencontre s’est faite dans ce milieu, tout sera plus facile, ne tenant pas compte des sentiments, de la confiance qui est à construire, de la complicité qui est à trouver avant d’être capables de la partager sereinement.

On a beau s’en défendre, chacun.e a ses failles, ses peurs, ses incertitudes, et l’on vient avec dans n’importe quelle relation. Il faut savoir les surmonter, ensemble, pour trouver la sérénité et le point d’équilibre entre liberté et attention à l’autre. Et c’est parfois beaucoup plus difficile dans le monde libertin, parce que le cocon de la relation exclusive a du mal à exister, même temporairement.

Et cependant, on ne peut choisir comment tout cela démarre, où, dans quel milieu et avec qui. Alors, trouver l’amour, trouver un amour, une relation qui fera grandir les deux, est difficile, que ce soit dans l’un ou l’autre des mondes ; plus difficile encore si l’on vient chacun de l’un des mondes.

Donc, oui, chercher dans le monde qui nous correspond le mieux est une tentative d’éviter certaines difficultés, mais pas toutes, et il faut en être conscient.e.

Je vois souvent des personnes qui s’indignent en disant « mais viens pas chercher un.e compagne/compagnon ici, on est là pour le sexe », ce qui est réduire à une seule facette le libertinage. Juste dites vous que c’est plus « logique » de le faire là, avec une base commune, que de le faire auprès de personnes qui ne sont pas forcément assez ouvertes pour comprendre.

Gardons nous de juger, comme toujours, des raisons des uns et des autres, il suffit de dire « ce n’est pas pour moi » pour que cela soit entendu.

États d’Ame …

Jalousie, peur, angoisse … comment qualifier un sentiment qui vous prends aux tripes vous serre le coeur et vous renvoie à une spirale où votre esprit rejoue le passé : mise à l’écart, abandon, culpabilité, vulnérabilité, solitude forcée?

La solitude, quand elle est choisie, désirée et vécue comme un temps à soi est une bonne chose. Elle permet de se retrouver, de prendre soin de soi. Celle là doit être cultivée et recherchée chaque fois que nécessaire et voulu.

Mais il arrive que cette solitude soit subie. C’est difficile de faire correspondre les envies des uns et des autres, et dans une relation sentimentale cela reste plus compliqué encore. Il faut tenir compte de soi mais de l’autre aussi, de son propre besoin de solitude, son envie de partage. Et inversement.

Cela peut demander quelques concessions, afin de faire à peu près correspondre ces envies.

Ce que chacun est prêt à faire pour cela varie également. Pas toujours simple à accorder.

Et c’est là que le sentiment de peur, de jalousie peut naître. Parce qu’on ne comprends pas pourquoi l’envie de partage de l’autre ne correspond pas à la nôtre. Comment notre propre envie de passer du temps avec l’autre ne coïncide pas avec la sienne.

C’est difficile de lâcher prise face à ces déséquilibres et de ne pas les prendre pour soi. Surtout quand on vit une histoire dans le libertinage et que l’on sait l’autre en compagnie. On se demande pourquoi l’envie est d’être avec d’autres que soi, ce qu’il nous manque pour que son compagnon ait envie d’autres compagnies, quelle place ces personnes prennent dans sa vie, et quelle place nous avons nous dans la leur. Tant de questions qui, quand on manque un peu de confiance en soi, nous minent et nous mènent à la peur, le ressentiment, l’apitoyement sur soi et parfois même la colère ou une douleur terrible.

Parce que pour nous, et cela reste très personnel, il n’y a rien de plus important que l’autre. C’est un choix que l’on a fait sans que rien ne nous soit demandé mais c’est ainsi. Sauf que ce choix n’implique que notre propre volonté et n’implique pas une acceptation de l’autre ni une réciprocité.

L’accepter est difficile. On ne comprends pas pourquoi ce n’est pas réciproque. Est ce que l’autre nous aime autant qu’il le dit? Les « signes » ne sont pas les mêmes, on a du mal à déchiffrer à travers le prisme de notre vécut, on ne sait pas ce que l’autre estime être le symbole de son « attachement », on est perdus. Tout se brouille, les silences deviennent des signes, les mots sont réinterprétés, certains actes sont pris comme des trahisons et nous blessent profondément.

Travailler sur ça est un calvaire. Parce qu’on doit se forcer à plonger dans ses ombres. Dans ce qu’il peut y avoir de plus noir en nous, capable de nous torturer de questions et de certitudes. Parce qu’il faut prendre suffisamment confiance en soi pour faire confiance à l’autre. Aux autres puisque c’est également valable en amitié. Parce que malgré tout on ne peut construire cette confiance tout seul, elle se bâtit au contact des autres aussi. Et que le cercle peut très vite devenir vicieux au lieu d’être vertueux.

C’est douloureux parce que ça nous ramène sans cesse à l’impermanence des choses alors qu’on voudrait un peu de stabilité pour pouvoir souffler.

C’est douloureux parce que chacun a son histoire et que ce que l’on doit guérir est parfois si endommagé qu’il faut tout brûler pour reconstruire des bases saines.

Et personne ne peut le faire à notre place. Personne ne peut nous accompagner dans ce feu. Et cela renvoie encore à la solitude.

Cela demande une force incroyable. Que l’on n’a pas toujours. Qui est sapée par le quotidien, les pas en avant suivis de pas en arrière, la fatigue du corps, du coeur et de l’esprit en lutte perpétuelle.

La moindre petite victoire peut être balayée en un coup de vent par un mot, une interprétation … par une faiblesse. Et il faut recommencer encore et encore jusqu’à ce que la victoire, si petite soit elle, soit acquise.

C’est épuisant de lutter contre soi. Parce qu’on est juge et partie. Parfois sans concessions. Souvent perdu. Et pas moyen d’y échapper.

Et pourtant on continue. On s’acharne. On se bat millimètre par millimètre.

Parce qu’on sait que l’on n’a le choix qu’entre ce chemin ou celui de la résignation. Qui peut être un choix …

Ce n’est pas le mien.

Aimer c’est facile … mais ça se travaille …

Oui oui, on le dit souvent, aimer, ça doit être aussi facile que respirer … bullshit !

Oui, la base est simple, fluide, naturelle, comme respirer. Mais il y a tellement de choses beaucoup plus compliquées à intégrer, surtout dans une histoire libertine, où chacun garde sa liberté.

Une attention à porter à l’autre, mais surtout à soi, ses propres réactions, forgées par des années d’habitudes. Et ce n’est pas toujours simple.

Apprendre à connaître ses sentiments demande du temps, de la réflexion et beaucoup de recul sur soi, pour contrer les premiers réflexes habitudes.

Il arrive que je rencontre seule, depuis notre rencontre. Peu, et pour le moment uniquement des amants « réguliers ». Toujours informé, mon autre me souhaite une bonne soirée, me laisse profiter du moment, et est content de me retrouver après, virtuellement car nous ne vivons pas ensemble.

Mais je ne sais rien de ce qu’il ressent, des questions qu’il peut se poser, des idées qui peuvent le traverser.

Il lui arrive de rencontrer sans moi, toujours en m’informant bien sûr, voire en me parlant de la femme en question, ou de la soirée à laquelle cela se fera.

J’ai tout d’abord, dans les premières secondes, un réflexe de peur … oui de peur … conditionné par des années de peu de confiance en moi. Cette nouvelle rencontre est elle plus jolie, plus mince, plus intéressante, plus … plus … ou moins, va savoir …

Quelques secondes plus tard, c’est l’ironie envers moi même qui prends le dessus  : ah bah oui, c’est sur, avec des et si on referait le monde, et je serais parfaite !

Vite oubliées, ces quelques secondes n’en existent pas moins, mais elles sont normales, tant qu’elles restent des secondes. Si elles se transformaient en minutes, je m’inquiéterais fortement … ne parlons pas d’heures ! Elles peuvent revenir, au cours de la soirée, mais restent quelques secondes sans plus de conséquences que le vol d’un moustique.

Viens ensuite le moment que je préfère dans ce cycle … le plaisir de savoir l’autre en prendre, de quelque manière que ce soit. On imagine, on suppose, on frémit en sachant que quoi l’autre est capable … et le plaisir de cette femme, on le connaît puisqu’il a aussi été nôtre.

Mais il est important d’en parler ensuite, le plus possible. Pas forcément des détails, mais des sensations. De ce qui a fait plaisir, et un peu moins. Les choses tues sont ce qui fait le plus peur, car les silences sont souvent mal interprétés …

Parfois encore, c’est plus complexe … le manque, les rendez vous annulés pour x raisons, les moments que l’on ne peut passer ensemble, prévus ou pas, sont une sorte de pincement au cœur et au corps … un besoin de se voir, de le voir, de me rassurer sur ce que je ressens et lui aussi. Retrouver cette alchimie qui semble fonctionner à chaque fois.

Et toujours, être attentifs aux sentiments négatifs qui ne naissent que de la peur et de l’ignorance … les deux peuvent s’apaiser de différentes manières, l’introspection, la confiance en l’autre et en soi, le dialogue, l’amour …

 

En amour, tout est naturel, positif ou négatif, et il faut sans cesse travailler à transformer le négatif en neutre à minima … en positif si on a de la chance.

J’y travaille … comme un orfèvre, délicatement, patiemment … pour révéler le trésor à offrir.