Analyse de texte …

Il y a quelques temps, je suis tombée sur ce message, posté sur un site libertin par un couple apparemment excédé. J’ai voulu l’analyser, comprendre pourquoi il me faisait bondir et m’indigner.

Je vous livre ici mes réflexions … si vous avez des commentaires, n’hésitez pas !

« Les femmes seules qui ne ressemblent pas à grand chose et qui ne se prennent pas pour de la merde dans leur description (exigences accrues au possible) alors que personne ne vous donnerait l’heure dans la rue, calmez vos ardeurs svp 
Et sinon merci aux belles personnes de ce site qui restes humbles en toutes circonstances » 

Petite analyse de texte, qui me permettra peut être de comprendre ce qui m’échappe, ce que revendique son auteur,  à savoir dénoncer ces femmes qui « pètent plus haut que leur cul » et sont irrespectueuses et « princesses ». Evidemment, sans connaître les faits qui ont déclenché cette ire, il manquera le contexte, ce qui est bien dommage, c’est important un contexte.

Dans ce texte, et si effectivement ils voulaient pointer ces comportements insupportables souvent assortis de propos irrespectueux, s’ils avaient dît : « Les femmes seules qui ne se prennent pas pour de la merde dans leur description, calmez vos ardeurs svp », j’aurai été totalement d’accord avec eux.

Même si les critères et exigences de chacun.e sont leur propre histoire ; on n’apprécie pas, on passe à autre chose.

Et si j’avais lu ça, je ne me serais pas attardée dessus, parce que c’est vrai, juste et sans insulte.

Oui mais voilà, il y a le reste … et ce reste donne à leurs propos une toute autre tournure, pas forcément très jolie jolie (sic).

La première phrase vient dès le départ classifier ces femmes, non pas en princesses par leur comportement, mais en « moches », et là je tique. Que vient donc faire la beauté (ou non) dans une histoire de comportements ? Est-ce à dire que les non moche (selon quels critères d’ailleurs ?) ne sont pas concernées ? Ou bien que, parce qu’elle sont moches, cela leur enlève le droit d’avoir des exigences de princesses ? Quelle est la partie importante dans leur agacement, le comportement ou le fait qu’il soit celui d’une moche ?

Et ça enfonce le clou sur cette question de « moche » avec un « on donnerait pas l’heure dans la rue » … ça sent le vindicatif à plein nez, l’égo malmené qui attaque le malmeneur, en l’occurrence la malmeneuse

Diable, je veux bien qu’on dise que je chipote, mais là …

Ca donne envie de mettre du contexte dans cette diatribe, de faire des suppositions, et franchement, les seules qui me viennent à l’esprit avec ces éléments sont : ayant pris contact ou été contactés par une de ses princesses, qui a sans doute une liste de ses exigences et désidérata sur son profil, ils se sont indignés. Ou alors, peut être que, attirée par toutes ces jolies photos de madame, la demoiselle princesse a été fortement attirée, mais qu’une fois découvert monsieur, il n’était pas à son goût. Ou bien encore, rien de tout ça, juste leur envie de rompre l’ennui d’un weekend de confinement en lançant tel un troll un sujet bien controverse histoire de faire du buzz (méthode facebook).

Je ne sais pas où est la vérité … peut être même pas dans la liste non exhaustive ci-dessus.

Ce que je sais, c’est que ces propos sont purement et simplement inacceptables. C’est de l’égo pur et simple, de la méchanceté gratuite, la marque d’une remise en question personnelle inexistante.

Oui, j’aurai pu ne pas réagir, laisser faire. Je cite humblement la grande Juliette Greco :

« J’ai toujours une force en moi qui se révolte. Tant que je ne suis pas morte, il n’y a rien à faire : je me lève. »

What I like …

C’est parfois difficile de s’exprimer sur ce que l’on aime, quand on parle de rapports intimes.

Les gestes, les sensations, la façon dont on aime être touché.e, goûté.e, pénétré.e … Mais aussi ce que l’on n’aime pas, ce qui nous refroidit ou nous embarrasse. Le dire peut être gênant, tomber au mauvais moment, ou alors sembler un peu trop directif.

Ce serait bien de pouvoir échanger sur ce sujet, avant le moment intime, que cela fasse partie d’une sorte de jeu de séduction, une façon de faire monter la température sans que ce soit un scénario trop précis qui pourrait casser la magie de la découverte.

Cela demande à la fois une certaine connaissance de soi, une assurance, mais il ne faut pas que cela devienne une règle rigide. Ce sont des pistes, des choses qui fonctionnent et qui peuvent servir de base pour d’autres explorations, activer les sensations pour en découvrir de nouvelles.

Vous, seriez vous prêt.e.s à jouer à ce petit jeu ? Allez … pas besoin de le partager si vous ne le voulez pas, juste pour vous.

Je vous aide, je vais commencer

J’aime les caresses sur les mains, les doigts qui s’entremêlent et se découvrent, s’effleurent, réveillent les terminaisons nerveuses dans la paume

J’aime les caresses sur les joues, juste avant de s’embrasser

J’aime quand une main me prends doucement la nuque pour rapprocher les bouches

J’aime les baisers doux, qui commencent par l’effleurement des tempes, puis se rapprochent des lèvres, tels le battement d’ailes de papillons, puis sur les lèvres, avant qu’elles ne s’embrassent, l’une après l’autre

J’aime les langues furtives et légères, qui viennent goûter en douceur la bouche, lentement … surtout lentement, je ne supporte pas les langues fouilleuses et qui s’agitent comme des tentacules en panique

J’aime (que dis-je, je surkiffe !) les baisers sur la nuque, cela me fait frissonner jusqu’au bout des orteils… des baisers appuyés, de légères morsures

Je continue ? Non, vous avez compris le principe … et puis, je ne vais pas dévoiler tous mes petits secrets tout de même!

Prenez le temps de le faire ne serait-ce que pour vous, faire le tour de ces sensations qui vous font du bien, et si vous ne le savez pas, et bien partez à leur découverte, soyez attentif.ve.s à vos sensations, seul.e ou pas, ça permet également d’être réellement dans le moment présent, et de décupler le plaisir.

Peut on trouver l’amour dans le libertinage ?

C’est une question que beaucoup de célibataires, femmes comme hommes (mais bien souvent plus les femmes – conditionnement ?), se posent après un certain temps passé dans le « milieu ».

C’est une question que je me pose aussi.

Et la réponse est sans doute : pas plus, pas moins qu’ailleurs.

L’avantage du monde libertin est qu’il peut permettre d’exprimer pleinement sa liberté, d’être le plus soi possible. Ce qui est aussi son inconvénient : cette liberté, en amour, n’est pas forcément facile à conserver, en tout cas sous cette même forme.

On y croise beaucoup de couples, qui ont construit leur histoire avant de se lancer, ont solidifié leurs bases pour vivre quelque chose d’exceptionnel. On y croise aussi ceux qui ont voulu croire que le libertinage était cette pincée de folie qui manquait à leur couple, et qui s’y sont bien souvent brûlé les ailes, le passage du fantasme à la réalité pouvant creuser les failles d’une relation un peu bancale.

Alors, qu’est ce qui fait que l’on voit fleurir tant de recherches de compagnes/compagnons de vie dans le libertinage ? Cette envie de partager avec quelqu’un cette liberté acquise, pour laquelle on a parfois lutté. Et la quasi certitude que ce ne sera pas dans le monde « moldu » comme on l’appelle souvent, que l’on pourra trouver chaussure à son pied.

Compliqué d’expliquer à un.e adepte de l’exclusivité sa façon de fonctionner, de faire comprendre que la liberté ne veut pas dire que tout est permis, mais que tout est possible, tout est envisageable à partir du moment où l’on se fait confiance.

Il y a aussi des écueils dans le monde libertin. La mise en commun de deux libertés différentes, l’idée que, parce que la rencontre s’est faite dans ce milieu, tout sera plus facile, ne tenant pas compte des sentiments, de la confiance qui est à construire, de la complicité qui est à trouver avant d’être capables de la partager sereinement.

On a beau s’en défendre, chacun.e a ses failles, ses peurs, ses incertitudes, et l’on vient avec dans n’importe quelle relation. Il faut savoir les surmonter, ensemble, pour trouver la sérénité et le point d’équilibre entre liberté et attention à l’autre. Et c’est parfois beaucoup plus difficile dans le monde libertin, parce que le cocon de la relation exclusive a du mal à exister, même temporairement.

Et cependant, on ne peut choisir comment tout cela démarre, où, dans quel milieu et avec qui. Alors, trouver l’amour, trouver un amour, une relation qui fera grandir les deux, est difficile, que ce soit dans l’un ou l’autre des mondes ; plus difficile encore si l’on vient chacun de l’un des mondes.

Donc, oui, chercher dans le monde qui nous correspond le mieux est une tentative d’éviter certaines difficultés, mais pas toutes, et il faut en être conscient.e.

Je vois souvent des personnes qui s’indignent en disant « mais viens pas chercher un.e compagne/compagnon ici, on est là pour le sexe », ce qui est réduire à une seule facette le libertinage. Juste dites vous que c’est plus « logique » de le faire là, avec une base commune, que de le faire auprès de personnes qui ne sont pas forcément assez ouvertes pour comprendre.

Gardons nous de juger, comme toujours, des raisons des uns et des autres, il suffit de dire « ce n’est pas pour moi » pour que cela soit entendu.

La Politesse

Elle est définie comme l’ensemble des comportements sociaux régissant les relations en société, une sorte de code, parfois implicite, qui, selon certains, consiste à ne rien dire ou rien faire qui pourrait déplaire, voire à dire et faire ce qui pourrait plaire.

Un usage social donc, qui loin d’être une marque de respect, est avant tout une norme visant à lisser les comportements en société, et qui évolue au fil du temps et des changements sociétaux.

Bonjour, au revoir, s’il vous plait, merci, pardon, désolé.e, autant de formules qui jalonnent nos journées comme des automatismes auxquels on ne pense même pas, et qui manquent parfois de sincérité.

Dans notre société actuelle, la politesse devient parfois un moyen de pression pour forcer le contact, une injonction à une réciprocité même si elle n’est pas désirée. La détourner en y ajoutant l’obligation de répondre, et la stigmatisation de celui ou celle qui ne souhaite pas s’y conformer.

Par exemple, dans la rue, en dehors de tout contexte de relation (entrer dans une boutique, demander une information, …), aborder quelqu’un par un « Bonjour » qui sort de nulle part, dans le seul but d’attirer l’attention et d’engager une conversation. C’est jouer sur les codes que d’attendre une réponse, et traiter de mal poli.e si elle ne vient pas.

C’est une façon de forcer la main, de culpabiliser la personne qui n’a rien demandé à entrer dans une sphère sociale qui ne l’intéresse pas. A répondre alors qu’elle n’en a pas envie.

C’est désagréable, stressant, une pression qui peut mettre très mal à l’aise, surtout si l’initiateur de cette démarche, n’obtenant pas satisfaction, ce sert de cette règle de politesse pour culpabiliser l’interpelé : « vous pourriez répondre tout de même ! ».

Et c’est un comportement que l’on retrouve sur tous les sites de rencontres. Combien de « une réponse même négative, c’est le minimum » ou de « c’est insupportable des gens qui ne répondent jamais ! » voyons nous fleurir dans des messages ou des commentaires ? Quand ce ne sont pas les insultes qui fusent « tu pourrais répondre salope/connard ! ». Ou bien encore une insistance assez lourde après un non pour savoir pourquoi « non mais pourquoi, je suis sympa ! Je suis trop/pas assez [ajouter le qualificatif de votre choix] ? »

J’avoue ne plus supporter ce genre d’injonction. Je ne m’estime pas impolie parce que je ne réponds pas aux personnes qui me contactent, et je me garde bien de juger les personnes que je contacte et qui ne répondent pas, et d’insister pour obtenir une réponse en jouant sur cet argument.

Une non réponse est déjà en soi une réponse : cela signifie « je n’ai pas envie d’entamer une conversation avec vous ». Pas forcément dans les règles de la Politesse, mais suffisamment neutre en soi, et claire, pour être comprise.

Par ailleurs, cela donne une toute autre valeur à une réponse : elle est volontaire, décidée et désirée, montre un intérêt pour un véritable échange, et non pas un conformisme forcé et obligatoire.

Je n’ai ni besoin de ne pas déplaire, ni envie de me forcer à plaire. Et personne de devrait avoir à faire l’un ou l’autre sous la pression.

Etre libertine …

C’est une interrogation qui me vient souvent. Au gré de mes humeurs, de mes gros et petits soucis, de mes rencontres, des choses que je peux lire ici ou là, la question surgit dans mon esprit, et plus particulièrement : « suis-je libertine? » …

J’ai déjà évoqué les philosophies dites libertines, épicurienne et hédoniste (même si certains me répondront, puristes, que seul Epicure était philosophe).

Le libertin, tel qu’on le concevait au 17ème siècle, était avant tout un penseur, noble ou en tout cas aisé, et qui défiait l’église en proposant une approche de la Vie rationnelle et non religieuse. Des hommes des Lumières, cartésiens, qui pensaient le monde avec des lois matérielles, physiques.
Cette position contre l’Eglise entraînât une application de cette pensée à la morale, ne reconnaissant pas à cette dernière le droit d’imposer ses règles dans quelque domaine que ce soit.

C’est ainsi qu’est né ce qu’on nomme aujourd’hui Libertinage : l’affranchissement des règles de morale strictes édictées par l’Eglise, et par la société en général. Liberté donc de vivre comme on le souhaite, et particulièrement sa vie amoureuse et sexuelle.

De cette idée, perdure aujourd’hui l’idée de jouissance sans contraintes autres que celles que l’on se fixe à soi même, si tant est qu’on le fasse.

D’où la question que je me pose  : suis je libertine, et si oui dans quel sens ?

Je ne défie pas les institutions, et bien que je n’accorde aujourd’hui à aucune le droit de me dicter ma conduite personnelle et la façon de gérer ma vie intime, cela n’a pas toujours été le cas. Comme beaucoup, dans ma « jeunesse », j’ai suivi la norme sociale  : se poser, se marier, faire des enfants, acheter une maison, avoir des chats et une belle voiture … voilà … c’était fait. Et après ?

Certains s’épanouissent ainsi, et j’en suis ravie, enchantée même. Mais cela ne me correspond pas … plus.

Alors, qu’est ce qu’être libertin de nos jours ?

Jusqu’à l’arrivée d’internet, être libertin était surtout être échangiste. Seuls les couples étaient considérés comme libertins, et c’est une croyance qui perdure. Le fait de transgresser les normes du couple, de partager son conjoint, faisait que les célibataires étaient au mieux des « accessoires » … et puis les démarches demandaient du temps, de l’énergie, beaucoup d’échecs pour quelques rendez-vous qui pouvaient aboutir à de belles aventures. Les clubs se disaient « échangistes » et non libertins, une nuance qui en dit beaucoup.

Internet a changé la donne. Les contacts sont facilités, les possibilités plus rapides et plus nombreuses, les échecs vite remplacés.

Et a ouvert les portes de ce monde à des novices, des curieux, des libertins en devenir … ou pas.

Libertine, pour moi, est avant tout façon d’envisager le monde : découverte des autres et de soi même, ouverture d’esprit, tolérance, bienveillance même …

Ensuite, c’est une façon de penser la sexualité, non pas comme un accessoire du couple, mais comme un moyen de se connecter aux autres. Ce n’est pas la seule, bien entendu, mais elle a une part importante dans ma vie.

Alors, à cette question, qui pour chacun aura une définition différente, ma réponse est …

Oui … je suis libertine

Photo by L’ocean de la vie

Note : 1 sur 5.