Je sais on va dire « bon sang encore une qui nous fais son speech et je veux ci et je veux pas ça »
Mais j’ai besoin de le sortir, de l’ancrer/encrer dans la pseudo réalité d’un post ici ou ailleurs. Besoin que ce soit lisible par d’autres que moi même. Comme un aveu qui ne serait plus intérieur, une fenêtre ouverte que je ne pourrais fermer.
Et si ça vous saoule pas grave, ne lisez pas c’est pas important après tout.
7 ans que j’explore qui je suis. C’est drôle ça me fait penser au film 7 ans de réflexion avec Marylin (à revoir j’y trouverai peut-être des parallèles)
6 ans que le libertinage fait partie de ma vie, d’une façon ou d’une autre. Avec ses différentes phases.
D’abord l’exploration grisante à la limite de l’intoxication, une parade d’égo sur-boosté et de frénésie sexuelle tous azimuts. Explorer, goûter, tester cette espèce de nouveau pouvoir sur moi et sur les autres (toutes proportions gardées bien sûr). Une marche triomphale vers de nouveaux plaisirs, de nouvelles sensations, peu de tabous et presque aucune limite, pas même celle du respect parfois.
Puis LA rencontre qui vient tout chambouler, pousser mes limites jusqu’au point de rupture, gratter les blessures que je ne me savais pas avoir, fouiller jusqu’à la moelle des vérités enfouies. Tutoyer les sommets d’extase et s’écraser au fond des gouffres. C’est terrible, même si c’est beau, à sa façon, un peu comme une peinture de Francis Bacon.
Remonter petit à petit, mais autrement, à chaque étape être pleinement consciente de ce qui se joue, ajuster les briques comme il faut pour ne pas devoir tout recommencer encore. Vivre des choses, se tromper, avancer, accepter, reconnaître, faire la paix …
Plus de 2 ans, seulement 2 ans, un processus accéléré par l’introspection quasiment imposée du confinement : pas forcément mieux à faire que de se retrouver avec soi, et ce n’est pas tous les jours une sinécure je vous le garantis !
Et aujourd’hui, continuer le chemin en me sachant sur une meilleure voie/voix. En sachant mieux ce que je veux, ce que je cherche, ce que j’espère.
L’éphémère du charnel ne m’intéresse plus. Je n’y trouve plus rien, cette quête de sensations immédiates et volatiles ne me renvoie qu’un vide abyssal. Désormais, je veux prendre le temps, celui qu’il me faut pour ressentir et non plus juste sentir.
Je veux pouvoir rencontrer des gens sans qu’une pression sexuelle soit posée. Que la sexualité soit une possibilité, pas un but absolu à atteindre. L’amitié, l’amour, la complicité ou tout simplement des échanges stimulants sont des connexions que j’estime bien plus intimes.
Je voudrais un nouveau sens à ce leitmotive que je vois partout : « rencontres sans pression », que j’interprète (à tort peut être ?) comme sans pression « sentimentale », comme une peur ou non envie d’un attachement même léger.
Comme si c’était le pire du pire dans une rencontre, libertine qui plus est, que de se connecter. Alors que je trouve la pression sexuelle omniprésente bien plus effrayante dans sa froideur : une envie de prendre, le corps, le plaisir, sans impliquer autre chose que les organes sexuel.
Je peux comprendre que d’autres y trouvent de quoi les satisfaire, hommes comme femmes, et si cela leur fait du bien, j’en suis ravie.
Ce n’est juste plus mon mode de fonctionnement, si cela l’a jamais été.
Alors oui, je suis difficile. Oui, je ne vais quasi plus dans des soirées, bien que rencontrer des gens me manque, mais cette pression implicite de devoir « jouer » me bloque. Je ne sais pas si je vais avoir envie, si je vais trouver quelqu’un avec qui me connecter assez pour lâcher prise … alors je m’abstiens.
Oui, je filtre les messages que je reçoit, je m’énerve des personnes qui ne prennent pas le temps de lire le texte qui exprime qui je suis et ce que recherche ou refuse. Je frémit de dégoût aux fantasmes qui me sont envoyés comme si cela pouvait m’exciter.
Je ne veux plus me perdre dans des discussions avec des inconnus qui ne tourneront qu’autour du plaisir physique. Elles sont à mon sens creuses, peu stimulantes ou enrichissantes.
Je veux que mon cerveau et mon empathie soient autant stimulés que mon corps et mes sens. Et réciproquement. Que ce soit un échange, véritable, aussi léger qu’il soit. Car quoi qu’il arrive, ce ne sera pas éphémère, d’une façon ou du autre, il en restera une trace, un souvenir. Et c’est déjà beaucoup.
Voilà … c’est à présent écrit sur la toile à défaut de gravé dans le marbre.
Merci de m’avoir lue.