Le chemin est semé d’embûches.
Celles que la peur, les inquiétudes, les émotions du passé veulent à tout prix mettre sur la route.
Peut être cela fait il partie du chemin, justement, du cheminement même, mais que c’est douloureux et épuisant de sans cesse trébucher parce qu’on ne s’attendait pas à cet obstacle.
Et plus on avance, plus on pourrait croire que ces cailloux se font petits, alors que c’est le contraire. Ceux du début étaient petits comparés à ceux qui viennent au fur et à mesure.
On se retrouve devant ce qui semble être des montagnes, insurmontables, qu’on ne peut pas contourner. Il faut les gravir ou trouver un autre chemin, qui mènera cependant dans une toute autre direction. Et pas forcément celle que l’on souhaite.
Mais le chemin parcouru a permis de devenir plus endurants, plus réfléchis, plus aguerris sur la façon d’aborder les obstacles. Nous forgeons nos armes, nos modes de pensée, de façon à profiter de l’expérience passée pour prendre l’élan et affronter ce nouveau défi.
On espère juste avoir toujours la force de continuer, que l’envie sera toujours assez forte pour nous mener au-delà de cet obstacle, en espérant enfin découvrir une route moins accidentée.
C’est nous-mêmes que nous affrontons en passant ces montagnes, nous-mêmes que nous cherchons à atteindre, derrière les couches de peurs, d’envies, d’angoisses, de blessures, …
C’est le chemin vers nous qui a pris de tels détours que l’on se retrouve un jour face à des pics hauts et froids qui nous griffent au passage, pour mieux nous nettoyer de toutes ces couches de scories qui s’accrochent.
Et mettre au grand jour son moi, son vrai moi, est aussi une expérience douloureuse. Plus de couches de protection derrière lesquelles se masquer, se cacher. Juste nous-mêmes. Plus de faux semblants. Plus de dissimulations.
Le chemin est douloureux, il nous fout des claques qu’on n’avait pas vues venir, nous laisse passer un obstacle pour nous en remettre un autre juste derrière.
J’emprunte cette route tortueuse, douloureuse souvent, car elle sait exactement où gratter pour révéler la peau nue. Lumineuse heureusement, car sinon quel intérêt de continuer s’il n’y avait que souffrances … mais je l’emprunte à une telle vitesse que je n’ai presque pas le temps de cicatriser à un endroit qu’un autre se fait gratter. L’impression d’être une plaie perpétuellement ouverte et en cicatrisation.
Pas moyen de freiner, l’impression que si je le fais, je ne pourrais plus avancer. Parce que le but est proche sans doute … qui sait si derrière cette montagne qui me bloque la vue aujourd’hui, ne se trouve pas un chemin plus calme, riche de plein de nouveaux bonheurs, qui me permettra de reposer cette âme malmenée et ce cœur à vif ? C’est l’espoir …
Et si non, et bien j’affronterai la prochaine montagne après avoir respiré un grand coup, mis un peu de baume sur les dernières plaies, et serré d’un geste volontaire la queue de cheval, le signe que les choses sérieuses vont commencer …
Très juste!
Parfois derrière la montagne on a le temps de profiter du paysage, ça fait du bien. Et parfois il y a juste un souffle avant une autre ascension périlleuse.
Ce qui est beau c’est qu’on se découvre chaque fois davantage et qu’on nait soi un peu plus à chaque fois.
J’aimeJ’aime