Oui oui, on le dit souvent, aimer, ça doit être aussi facile que respirer … bullshit !
Oui, la base est simple, fluide, naturelle, comme respirer. Mais il y a tellement de choses beaucoup plus compliquées à intégrer, surtout dans une histoire libertine, où chacun garde sa liberté.
Une attention à porter à l’autre, mais surtout à soi, ses propres réactions, forgées par des années d’habitudes. Et ce n’est pas toujours simple.
Apprendre à connaître ses sentiments demande du temps, de la réflexion et beaucoup de recul sur soi, pour contrer les premiers réflexes habitudes.
Il arrive que je rencontre seule, depuis notre rencontre. Peu, et pour le moment uniquement des amants « réguliers ». Toujours informé, mon autre me souhaite une bonne soirée, me laisse profiter du moment, et est content de me retrouver après, virtuellement car nous ne vivons pas ensemble.
Mais je ne sais rien de ce qu’il ressent, des questions qu’il peut se poser, des idées qui peuvent le traverser.
Il lui arrive de rencontrer sans moi, toujours en m’informant bien sûr, voire en me parlant de la femme en question, ou de la soirée à laquelle cela se fera.
J’ai tout d’abord, dans les premières secondes, un réflexe de peur … oui de peur … conditionné par des années de peu de confiance en moi. Cette nouvelle rencontre est elle plus jolie, plus mince, plus intéressante, plus … plus … ou moins, va savoir …
Quelques secondes plus tard, c’est l’ironie envers moi même qui prends le dessus : ah bah oui, c’est sur, avec des et si on referait le monde, et je serais parfaite !
Vite oubliées, ces quelques secondes n’en existent pas moins, mais elles sont normales, tant qu’elles restent des secondes. Si elles se transformaient en minutes, je m’inquiéterais fortement … ne parlons pas d’heures ! Elles peuvent revenir, au cours de la soirée, mais restent quelques secondes sans plus de conséquences que le vol d’un moustique.
Viens ensuite le moment que je préfère dans ce cycle … le plaisir de savoir l’autre en prendre, de quelque manière que ce soit. On imagine, on suppose, on frémit en sachant que quoi l’autre est capable … et le plaisir de cette femme, on le connaît puisqu’il a aussi été nôtre.
Mais il est important d’en parler ensuite, le plus possible. Pas forcément des détails, mais des sensations. De ce qui a fait plaisir, et un peu moins. Les choses tues sont ce qui fait le plus peur, car les silences sont souvent mal interprétés …
Parfois encore, c’est plus complexe … le manque, les rendez vous annulés pour x raisons, les moments que l’on ne peut passer ensemble, prévus ou pas, sont une sorte de pincement au cœur et au corps … un besoin de se voir, de le voir, de me rassurer sur ce que je ressens et lui aussi. Retrouver cette alchimie qui semble fonctionner à chaque fois.
Et toujours, être attentifs aux sentiments négatifs qui ne naissent que de la peur et de l’ignorance … les deux peuvent s’apaiser de différentes manières, l’introspection, la confiance en l’autre et en soi, le dialogue, l’amour …
En amour, tout est naturel, positif ou négatif, et il faut sans cesse travailler à transformer le négatif en neutre à minima … en positif si on a de la chance.
J’y travaille … comme un orfèvre, délicatement, patiemment … pour révéler le trésor à offrir.