Vous avez dans votre liste de contacts un certain nombre de numéros : famille, amis, travail, anciens collègues et nouveaux rencards.
Tout un tas de personnes, à portée de téléphone, mais que vous n’appelez que rarement.
Et puis, il y a ces contacts, que vous gardez, parce que de temps en temps, il y a un ou des messages échangés, ou alors vous espérez qu’ils appelleront et que ce rendez-vous que vous attendez depuis longtemps arrivera enfin …
Ce soir, pour la … je ne compte plus … fois, l’un de ces contacts m’a envoyé un petit message.
Flash back … début 2015 … je venais de me séparer. Difficile période, mais je reprenais ma liberté avec avidité et allégresse.
L. photographe, mon âge, était parmi mes premiers contacts. Agréable discussion, son regard de photographe m’a permis de prendre l’un de mes premiers clichés de mon corps, que j’apprivoisais encore à cette époque.
La relation que nous avons commencée était particulière : des échanges de photos, des cams fiévreuses où lui et moi jouissons.
Et c’était à la fois amusant et excitant. Se donner rendez vous, le regarder prendre son bain ou sa douche, me caresser devant l’écran pour lui … de beaux moments, des expériences qui m’ont à la fois excitée et également appris à comprendre mon corps et avoir un regard différent sur lui.
Et le temps a passé. Un silence profond entre chaque exhibition, et un jour, un message « je vais prendre mon bain » qui indiquait qu’il était d’humeur à se montrer et à me montrer. Quelques fois, des échanges sur nos vies (les enfants, sa séparation, son amoureuse étrangère, son travail, ses voyages, ma vie qui changeait) , mais de plus en plus rares.
Jusqu’à, au fur et à mesure, ressentir un malaise quand il me contactait. Un message, aussi banal soit il, était généralement suivi d’un « je vais prendre un bain » … classique, mais lassant, et mine de rien un peu blessant. Jamais, malgré mes tentatives, la proposition d’un rendez vous en face à face, ne serait ce que pour prendre un café ou discuter tranquillement, enfin, après presque 2 ans d’une relation épistolaire sporadique.
Retour à aujourd’hui.
Ce soir, une fois encore, il m’a contactée. J’ai bu un peu plus que d’habitude, je regardais des comédies romantiques faute de mieux … (mauvais mélange, très mauvais … quoi que).
Alors je lui ais dit. Que la situation était tout de même un peu particulière, que c’était légèrement blessant de n’être contactée que lorsqu’il avait envie de se montrer, une fois seul, dans un autre pays … En poussant le raisonnement un peu plus loin, je peux supposer que soit il ne partage pas cette facette avec sa fiancée, soit elle n’était pas disponible.
Dans l’un comme l’autre des cas, je restais celle qui est dans l’ombre, celle qu’on appelle de temps en temps, pour satisfaire une pulsion, une envie … Attention, je ne veux pas dire qu’il était insensible, ou irrespectueux. Loin de là. Mais ce schéma que nous avions lui convenais, et il ne voyait pas de raison d’en changer.
Moi, par contre, cela ne me convenait plus. Arrive un moment où, parce que libertine, parce qu’ayant des amants et, sans fausse modestie, plus de propositions que je ne peux en honorer, je ne veux plus être celle qu’on appelle parce qu’on a une envie subite de jouir, mais que seul c’est moins drôle.
J’ai envie d’être celle qu’on appelle parce qu’on a envie de moi, de partager avec moi. Voilà, c’est le mot … partage.
Je suis quelqu’un qui donne … énormément, sans juger, que ce soit du temps, de l’écoute, du soutient, du plaisir, de l’humour, …. mais de temps en temps, j’ai envie … j’ai besoin que l’on me donne, de façon aussi désintéressée que je le fais, sans rien attendre en retour qu’un agréable moment passé ensemble.
Alors, si vous aussi, vous avez dans vos contacts cette femme, ou cet homme, qui réponds toujours présent quand vous appelez parce que vous avez besoin, qui vous donne, inlassablement, sans jamais forcément recevoir en retour … pensez à eux, à prendre de leurs nouvelles, comme ça, pour rien, de temps en temps, une petite minute dans votre vie qui va avec certitude leur réchauffer le coeur, et donner l’énergie nécessaire pour avancer, jour après jour, et pouvoir continuer à donner, à vous et aux autres …
Et si à l’inverse, vous avez des contacts qui semblent ne vous contacter que lorsqu’ils ont besoin de vous … alors n’hésitez pas, si la situation ne vous convient pas, à le leur faire savoir. Gentiment. Si si , j’insiste … avec délicatesse. Parce qu’ils ne s’en sont probablement jamais rendu compte.